Le monde du tricotage évolue à une vitesse impressionnante. Entre savoir-faire traditionnel et innovation technologique, les fabricants de vêtements en maille repensent leurs méthodes pour produire mieux, plus vite et surtout, de manière plus durable.
Aujourd’hui, on distingue trois grandes façons de fabriquer un vêtement tricoté : la maille coupée-cousue, le tricotage en pièces et le tricotage intégral. Chacune a ses avantages, ses limites et son impact sur l’environnement.
C’est la méthode la plus industrielle et la plus répandue. Elle consiste à tricoter de grands rouleaux de maille, souvent sur des métiers circulaires, avant de découper les différentes pièces du vêtement selon un patron. Ces morceaux sont ensuite cousus ensemble pour former le produit fini.
Cette technique est redoutablement efficace : elle permet de produire plusieurs mètres carrés de maille par minute. Mais elle a un revers. Lors de la coupe, une partie de la matière est perdue. Selon la complexité du patron, les déchets de coupe peuvent représenter 30 % de la matière utilisée, voire plus.
Un vrai défi quand on cherche à réduire l’empreinte écologique de la mode.
Ici, chaque partie du vêtement (devant, dos, manches…) est tricotée séparément sur un métier rectiligne, directement à la bonne forme. On parle souvent de fully fashioned.
Les pièces sont ensuite vaporisées pour stabiliser la maille, puis assemblées par couture ou par remaillage, une technique haut de gamme qui relie les mailles une à une.
Cette méthode limite les pertes de matière, car il n’y a pas de découpe. Cependant, les coutures nécessitent de tricoter un peu plus large, ce qui crée de petites surépaisseurs inutiles. On estime ces pertes à environ 10 %.
Le résultat ? Un vêtement bien ajusté, durable, mais avec un processus plus long et plus coûteux.
Dernière-née des technologies textiles, le tricotage intégral permet de fabriquer un vêtement en une seule pièce, sans aucune couture.
Grâce à des métiers rectilignes pilotés par ordinateur, chaque aiguille travaille indépendamment pour tricoter simultanément le devant, le dos, les manches et même le col. Le vêtement sort du métier entièrement formé, prêt à être lavé et étiqueté.
Les avantages sont nombreux :
Combiné à une écoconception réfléchie, à l’usage de fils recyclés ou écoresponsables, et à une production relocalisée, le tricotage intégral peut diviser par dix l’impact environnemental d’un pull.
Une vraie révolution pour une mode circulaire et plus respectueuse de la planète.
Entre productivité, qualité et durabilité, chaque méthode de tricotage a sa place. Mais à l’heure où la mode se réinvente, le tricotage intégral s’impose comme une solution d’avenir.
Moins de déchets, moins d’énergie, plus de confort : la maille du futur se tricote déjà aujourd’hui, avec passion et conscience.